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- NFT : OpenSea bannit les artistes et collectionneurs de Cuba
La plateforme OpenSea a récemment été vivement critiquée pour sa décision d'interdire les artistes et les collectionneurs originaires de Cuba. Cette nouvelle a été révélée dans un tweet du projet NFTcuba.ART, qui a informé avoir été banni de la célèbre marketplace NFT. Regardons de plus près cette décision et comment elle affecte l'art numérique cubain.
Détails de l'interdiction
Dans un tweet publié le lundi 12 décembre, les membres du projet NFTcuba.ART ont révélé, capture d'écran à l'appui, que leur compte OpenSea a été désactivé. NFTcuba.ART est un projet NFT qui met en avant les créations de nombreux artistes cubains. Suite à ce tweet, OpenSea a précisé que tous les citoyens cubains, qu'ils soient originaires de l'île ou juste résidents ne peuvent plus utiliser la plateforme.
La raison invoquée pour justifier cette interdiction est qu'OpenSea doit se conformer aux sanctions américaines contre Cuba. Ces sanctions restreignent certaines activités entre citoyens américains et cubains. Pour être plus précis, il s'agit de sanctions économiques à l'encontre de Cuba.
Les artistes résidant à Cuba ne peuvent donc plus vendre leurs créations sur la plateforme OpenSea. Il faut savoir que cette interdiction d'utiliser la plateforme s'étend également aux collectionneurs de NFTs. Les résidents de Cuba ne peuvent désormais plus acheter ou vendre des NFTs sur cette plateforme.
Réactions du projet NFTcuba.Art
Le projet NFTcuba.ART a réagi sur Twitter en annonçant que ses collections de NFTs sont disponibles sur d'autres plateformes. Ces plateformes sont notamment Rarible et Oncyber. NFTcuba.ART a remercié ces plateformes de permettre à tout le monde de présenter ses projets NFT librement.
Dans plusieurs tweets, NFTcuba.ART parle de censure de l'art digital pour qualifier la décision prise par OpenSea de bannir les artistes et collectionneurs cubains.
Quels pays sont bannis sur OpenSea ?
Les États-Unis ont imposé des sanctions économiques contre plusieurs pays, dont Cuba, l'Iran, la Corée du Nord, le Soudan, la Syrie, le Venezuela et le Yémen. Ces sanctions datent de 1996, date à laquelle le Congrès a adopté l'Iran Sanctions Act (ISA). Elles restreignent certaines activités telles que le commerce et les transactions financières entre les citoyens américains ou les entreprises basées aux États-Unis et les individus ou entités situés dans ces pays.
OpenSea étant une entreprise basée aux Etats-Unis, elle est contrainte de respecter ces sanctions économiques. Les résidents des pays cités précédemment sont donc dans l'impossibilité de créer un compte sur OpenSea.
Conditions générales d'OpenSea pour les personnes ou entités sanctionnées
Les conditions générales d'OpenSea stipulent qu'aucun utilisateur ne peut utiliser « nos services s'il est sous le coup d'une sanction de l'OFAC ». Il est ici fait référence à l'Office of Foreign Assets Control (OFAC). C'est une agence du département du Trésor américain chargée de faire appliquer les sanctions économiques contre les pays jugés hostiles. Cuba en fait évidemment partie.
Cette politique interdit donc à toute personne de ces pays d'utiliser les services d'OpenSea. Artistes, collectionneurs, entreprises et organisations sont concernés par cette interdiction.
Quel impact pour les artistes numériques originaires de Cuba ?
Cette interdiction a de sérieuses implications pour l'art numérique cubain. En effet, elle limite l'accès à l'une des plateformes les plus populaires pour l'achat, la vente, l'exposition et la collection d'œuvres d'art numériques. OpenSea est une vitrine très populaire pour les artistes créateurs de NFT, et ce à travers le monde entier.
De plus, cette interdiction met un frein aux efforts déployés par des organisations telles que NFTcuba.ART. Cette dernière tentait d'attirer l'attention sur les talents émergents de la scène cubaine de l'art numérique.
Toutefois, cette situation a également eu des conséquences que l'on pourrait qualifier de positives. En effet, le tollé suscité par cette affaire a attiré l'attention du public sur le projet NFTcuba.ART. Il devrait également inciter de nombreux collectionneurs de NFT à découvrir d'autres plateformes. Plusieurs plateformes ont d'ailleurs réagi en proposant des solutions alternatives pour distribuer des œuvres d'art numérique sans avoir besoin de l'approbation du gouvernement.
Quelles solutions pour les artistes de Cuba ?
La décision récente d'OpenSea a créé une certaine agitation parmi les amateurs d'art numérique à Cuba et ailleurs.
Si cette interdiction signifie que les clients potentiels ne pourront pas acheter d'œuvres d'art sur la plateforme d'OpenSea, il existe encore d'autres options, comme les plateformes alternatives. Ces dernières offrent des services similaires sans nécessiter l'approbation du gouvernement américain.
Les politiques de sanctions économiques comme celle-ci n'ont pas lieu d'être dans le monde du Web 3. Ce dernier se veut être un espace libre où chacun peut acheter, vendre, échanger, exposer et collectionner des œuvres d'art numérique librement, sans contrainte.